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Bilan des sauvetages de batraciens 2023

Dernière mise à jour :

De février à avril, vous étiez plus de 165 à organiser les sauvetages. Nous avons accueilli plus de 35 nouvelles organisatrices et organisateurs cette année. Et certain.e.s se tâtent encore pour la saison prochaine. Bienvenue ! S'investir dans le sauvetage des batraciens n'est pas simple, il faut être disponible plusieurs semaines et se soumettre à la météo ainsi qu'au bon vouloir de nos charmants amis batraciens.

Tout d’abord, un immense merci pour votre implication ! Sans vous, rien ne serait possible !

Cette année, comme les deux années précédentes, vous êtes une majorité à constater une diminution des traversées.

L'édition en quelques chiffres !

  • 305 : c'est le nombre de sites migratoires répertoriés sur notre carte interactive en 2023 en Wallonie (294 sites) et à Bruxelles (11 sites).
  • 281 : c'est le nombre de sites migratoires répertoriés sur observations.be dans la catégorie “Projets” dans “Amphibiens sur la route”.

Cette année, nous avons fait correspondre les tracés précis des sauvetages, les noms et les références “SBxxx” des sites de sauvetage de la carte interactive et de la plateforme officielle, observations.be. 

De plus, afin de vous faciliter la tâche pour l’encodage et le rendre plus accessible, nous avons mis le lien actif vers la page d’encodage de chacun des sites sur la fiche du site, sur la carte interactive. Il suffit de cliquer dessus pour vous connecter à observations.be et commencer l’encodage.

  • 57 613: c'est le nombre de batraciens sauvés (chiffre basé sur les 105 évaluations reçues).
  • 5 784 : c'est le nombre de batraciens retrouvés morts (chiffre basé sur les 105 évaluations reçues). Sur observations.be, ce nombre est de 3 485.

Bien que vous soyez plus nombreux à nous communiquer vos chiffres, on peut voir que le nombre d’animaux sauvés diminue (environ 4 000 animaux sauvés en moins). De plus, le nombre d’animaux sauvés est bien moins important si l'on regarde les encodages sur observations.be, on a alors seulement 39 204 batraciens sauvés.

L’encodage sur observations.be a beaucoup augmenté cette année mais il n’est pas encore représentatif de tout le travail que vous réalisez sur le terrain. Il y a 106 sites pour lesquels il y a eu des encodages (sur 281 sites répertoriés au total). 

En 2022, il y avait 52 sites pour lesquels les données ont été encodées sur la plateforme.

Si l'on considère le nombre d'encodages non réalisés et la fermeture complète de certaines voiries (ou avec crapauduc) sur lesquels il n’y a pas de comptage, on sait que le nombre de batraciens sauvés communiqués dans les évaluations et encodés sur observations.be est sous-évalué.

Il est normal que ces nombres soient en augmentation vu que les encodages via l’évaluation et sur observations.be ont bien augmenté cette année. Nous pourrons peut-être en faire une véritable moyenne dans les années à venir.

Bien qu’il reste difficile de mobiliser des volontaires, le nombre de participants a quand même augmenté cette année (il y a plus de sites de sauvetages). La taille des groupes diffère beaucoup d’un site à l’autre. Certains sont seuls sur le terrain et pour d’autres quelques 40 volontaires ont participé aux sauvetages.

Quelques thématiques importantes à retenir !

Une diminution de passages

Comme l’année dernière, la tendance est à la baisse avec des chiffres quasi identiques. Vous êtes 52 sur 105 à avoir constaté une diminution des passages, ce qui équivaut à une diminution sur près de 50 % des sites. Plusieurs d’entre vous parlent de disparition ou de quasi-disparition de leur site de migration.

Les raisons supposées de cette diminution

Comme en 2022, 30 d’entre vous qui ont constaté une diminution pensent que c’est peut-être dû aux conditions climatiques/météo de cette année et/ou de l’année dernière.

Certain·es évoquent des travaux (urbanisation et/ou coupes de zones boisées ou encore création d’une nouvelle zone humide sur le chemin de migration) comme cause de diminution des populations.

D’autres évoquent la chute généralisée de la biodiversité, les prédateurs comme les sangliers, les ratons-laveurs ou les rats ainsi que les pesticides utilisés dans les champs non loin des sauvetages.

Il y a bien sûr aussi le manque de disponibilité et de volontaires pour se rendre sur le terrain.

Pour expliquer les augmentations, vous évoquez l’aide de nouveaux volontaires. Par ailleurs, vous êtes plusieurs à vous demander si vous n’avez pas raté des moments de traversée et donc que les migrations n’auraient pas eu lieu plus tard dans la nuit, quand les conditions étaient plus réunies. Certain·es disent avoir observé moins de migration mais autant de pontes dans les points d’eau.

Pour d’autres, le site est devenu impraticable car les automobilistes sont trop dangereux.

Seul l’encodage systématique sur observations.be permettra d’analyser les chiffres de traversée et de tirer des conclusions robustes au fil des ans.

Les différents acteurs des sauvetages

Sur les 105 évaluations reçues (*), plus de 80 groupes travaillent avec la commune concernée par la migration, que ce soit ou non dans le cadre du PCDN (plan communal de développement de la nature) ou avec le syndicat d’initiative : pose des panneaux de signalisation sur les voiries, communication auprès du grand public, recrutement de volontaires, participation à l’installation d’un barrage temporaire… Dans quelques groupes wallons, les communes ont introduit une demande de subside BiodiverCité.

Certains groupes travaillent avec des associations locales (comités de quartier, contrats de rivière, groupes en transition…), avec l’Observatoire de l’environnement, Occupons le terrain, avec des parcs naturels, des régionales Natagora, avec des cercles CNB, avec les guides nature du Pays des Collines, un CREAVES, avec Ardenne et Gaume ou encore avec des écoles et des étudiants… Certains travaillent avec le Département de la Nature et des Forêts de la Région wallonne (DNF) ou la Fédération rurale de Wallonie (FRW). Certains combinent bien sûr plusieurs types de partenaires.  Vous êtes très peu à n’avoir pas développé de partenariat.

Les communes restent un partenaire fondamental des sauvetages de batraciens et leur aide peut vraiment être précieuse. D’ailleurs, de notre côté, nous sommes de plus en plus en contact étroit avec elles. N’hésitez pas à nous faire part de toute bonne collaboration inspirante avec votre commune mais aussi à revenir vers nous en cas de blocage et de difficulté.

Les points noirs de cette édition

Plusieurs éléments ont été mis en évidence. Comme l’année dernière, le plus souvent, c'est le manque de volontaires qui semble être problématique et donc la charge de travail que les sauvetages représentent. Vous pointez également la sécurité sur les sites, en lien avec la vitesse élevée des automobilistes et le non-respect des limitations de vitesse. Certaines anecdotes l’illustrent bien, d’ailleurs.

Vous êtes plusieurs à demander un plus grand investissement des pouvoirs publics dans ce domaine, notamment par une amélioration de la signalisation des sites de sauvetage (notamment les panneaux de réduction de vitesse à 30km/heure), l’instauration de campagnes de sensibilisation ou encore la fermeture des voiries.  

Par ailleurs, l’encodage sur observations.be reste trop long pour beaucoup d’entre vous. Nous en avons conscience, nous souhaitons vous faciliter la tâche mais notre marge de manœuvre en la matière est limitée ! L’encodage des données, animaux sauvés et animaux morts, est primordial.

Des pistes d’amélioration

La tendance est la même que l’année dernière, vu les informations communiquées plus haut, il est tout à fait cohérent que vous soyez :

  • Plus de 50% à demander d’améliorer la communication vers le public local. Pour ce faire, à nouveau les communes peuvent jouer un rôle clé.
  • Environ 30% à demander d'orienter les sauvetages vers plus d'interpellations des pouvoirs publics. À nouveau, nous tentons d’impliquer de plus en plus les communes.
  • Environ 10% d’entre vous n’ont pas répondu à la question

Workplace

Les organisateurs de sauvetage disposent d’un groupe qui leur est réservé sur Workplace, la plateforme de communication officielle de Natagora. Elle permet non seulement un échange entre les organisateurs de sauvetage mais aussi avec tous les volontaires et le staff de Natagora. On y trouve également une “bibliothèque de connaissances” où beaucoup de liens, de documents et de vidéos sont partagés afin de les aider dans leurs tâches. La plateforme est de plus en plus utilisée par les volontaires :

Quelques Photos

Voici des photos envoyées par les organisateurs et organisatrices. Certaines sont magnifiques, merci ! Veillez à ne pas utiliser ces photos sans en faire la demande à la personne mentionnée comme crédit photo.

Tranches de vie

Pour finir, nous ne résistons pas à l'envie de partager certaines anecdotes que vous avez eu la gentillesse de partager avec nous ! Si vous souhaitez lire toutes les anecdotes envoyées cette année (cela peut servir d’inspiration pour vos actions sur le terrain, pour d’éventuels articles, pour interpeller votre commune…), rdv sur cette page.

  • “Un bénévole apportait systématiquement plein de guirlandes de Noël qu'il disposait le long de la route, pour améliorer la visibilité des bénévoles. C'était à la fois fun et efficace :) Je recommande !”
  • “C'est toujours un bonheur de sensibiliser grands et petits à la sauvegarde de ces animaux”
  • “Une de mes collègues avait peur des batraciens (aspect peu ragoutant pour elle) et après avoir participé à un ramassage manuel avec sa famille, elle m'a spontanément dit : "Ah, mais en fait, c'est super mignon, on a envie de les embrasser !" Comme quoi, on a peur de ce que l'on ne connaît pas ou mal !”
  • “Des étudiants en haute école, habitants Jurbise, ont rejoint le groupe de bénévoles car ils veulent agir pour la biodiversité. Leur premier sauvetage a duré de 22h30 à ...1h00 du matin !”
  • “La régionale a fait une petite vidéo sympa sur l'opération de sauvetage. A voir sur la page Facebook : Natagora Ourthe amblève ; )”
  • “Nous avons ramassé un crapaud en amplexus sur une salamandre”
  • Un petit Bufo bufo avec une demi-patte arrière en moins que nous avons vu trois années de suite, très agile et en forme”
  • “J'ai pu filmer la naissance d'une larve de salamandre en filmant directement le cloaque de la femelle et donc la larve qui sortait… un mâle de crapaud commun qui s'est trompé de sens lors de l'amplexus”
  • “Nous étions sur le site SB271 et entendions le cri longuement répété de la chouette, les enfants qui nous accompagnaient étaient très intéressés et un peu inquiets.”
  • “On ramasse autant de canettes que de batraciens :-(“
  • J'ai vécu une aventure extraordinaire lors des sorties nocturnes et j'y ai rencontré des tritons alpestres sur les berges des mares, j'ai pu les observer. Moment intense. J'ai également rencontré des personnes riches qui se sont véritablement investies dans les différents courriers rédigés pour protéger les amphibiens (clôture, écopâturage et projet immobilier). Il y a eu toute une réflexion commune autour de plans d'action à mettre en place.”
  • “Juste évoquer le plaisir ressenti en faisant ces sauvetages mais malheureusement aussi la déception face à la bêtise, la méchanceté de certains automobilistes… ”
  • “Plus aucun volontaire n'ose s'aventurer sur la route L’instinct de survie est quelque chose d’inné en l’homme qui le pousse à essayer de reculer sa mort autant que possible.”
  • “Plusieurs anecdotes, toutes malheureuses ou presque mais un moment magique lorsqu'un automobiliste force le passage, je lui explique l'intérêt de la biodiversité, le rôle des amphibiens, l'arrêté communal… il finit par me dire "Les tortues, vous y tenez vraiment ?"”
  • “À 23 h 56, j'aspire à une nuit réparatrice !
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