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Saga inachevée d'un barrage à batraciens à Bruxelles

Dernière mise à jour :

Lorsqu’il n’est pas possible de fermer une route pour permettre un passage sûr aux batraciens, une des solutions est d’installer un barrage temporaire au bord de la route. Opération fréquente en Wallonie, mais c’était encore du jamais vu à Bruxelles...  Nous avons mandaté notre stagiaire pour réaliser l'opération, voici son compte-rendu.

J’aurais aimé vous raconter comment nous avons réussi à installer ce barrage, et vous montrer des photos de volontaires souriants, pelles à la main, devant leur œuvre accomplie. Malheureusement, l’aventure ne s’est pas déroulée comme prévu... Voici donc la saga de ce projet tombé à l’eau (sans mauvais jeu de mot)

Chapitre Ier – Le commencement


Fin janvier 2022, alors que je commence tout juste mon stage chez Natagora Bruxelles, un groupe de volontaires de Neder-Over-Heembeek (au Nord de Bruxelles) me fait part d’une demande pour installer un barrage en bord de route. Ils ont vu ce dispositif utilisé par Bruxelles Environnement pour déplacer une population, et cela leur a donné l’idée de l’installer le long d’une route passante dans leur quartier. 

Chapitre 2 – Des débuts prometteurs

Après m’être renseignée sur ce dispositif, je contacte l’écoconseillère de la Ville de Bruxelles pour savoir si un tel barrage serait envisageable. Elle me répond qu’il est possible de l’installer et que la ville est même prête à offrir une aide financière. Voilà qui commence bien ! Reste à voir comment faire pour installer le barrage dans les temps, sachant que le tronçon concerné fait plusieurs centaines de mètres...
 

Chapitre 3 – Tout roule comme sur des roulettes

Nous avons de la chance, car la Ferme Nos Pilifs se trouve juste à côté de ce site. Ils proposent (entre autres) des services de travaux de jardin, et Natagora les connait bien. Ils pourraient donc prendre en charge le plus gros de l’installation, avec l’aide des bénévoles. Bonne nouvelle, pour eux, c’est envisageable ! Mais il leur faut plus de détails pour savoir comment s’y prendre et le matériel dont ils ont besoin.
Je pars donc à la pêche aux informations, prenant contact avec des collègues de Natagora et Natuurpunt pour les informations techniques, et avec un volontaire pour en savoir plus sur le site. Une fois récoltés les fiches informatives, photos, sites de matériel, et autres plans du site, j’envoie tout ça à Nos Pilifs et les mets en contact avec le volontaire pour leur montrer la zone sur place.

Chapitre 4 – L’espoir fait vivre

Nos Pilifs nous répond que c’est tout à fait possible pour eux, et avec du matériel de récup’ qui plus est ! Quelques jours après, je reçois un devis de leur part. Le montant est un peu supérieur à ce que la commune nous avait proposé, mais on nous invite à remplir une demande de subsides coûte que coûte. J’envoie donc, fièrement et pleine d’espoir, ma première demande de subsides de la part de Natagora.

Chapitre 5 – Première déconvenue

Pendant ce temps, je me lance à la recherche d’une personne ayant une expérience dans ce type de barrage qui pourrait se rendre sur place pour conseiller Nos Pilifs et les bénévoles, comme il est coutume de faire lors d’une première installation. Malheureusement, malgré mes nombreux messages, personne en vue pour se déplacer, soit par manque de temps, soit car Bruxelles est trop loin... Qu’à cela ne tienne, on fera sans pour cette fois.

Chapitre 6 – Ça sent le roussi…

Le temps passe, les batraciens commencent à sortir, et nous n’avons pas de nouvelles de la demande de subsides. Sans ce fond, nous ne pouvons pas lancer les travaux, et le doute s’immisce sur la conclusion de cette histoire…

Chapitre 7 – Trop beau pour être vrai

Jeudi 24 février, réponse de la commune concernant les subsides : ils n’ont pas de quoi nous avancer directement le montant demandé, il faudra attendre le nouveau vote du budget... qui aura lieu dans 4 mois ! Un peu tard pour nos amis batraciens, qui seront déjà revenus dans leur milieu terrestre - pour ceux qui auront su traverser la route. Natagora n’étant pas en mesure d’avancer l’argent, c’est avec regrets que nous devons abandonner l’idée pour l’année 2022… Mais ce n’est que partie remise !

 

La leçon de l’histoire

Ce qu’on retiendra de cette aventure un peu décevante, c’est qu’à Bruxelles comme ailleurs, déployer ce type d’installation demande de la patience et de la persévérance. Les communes sont des administrations complexes avec de multiples interlocuteurs, et il vaut mieux s’y prendre très tôt et être clair sur ses demandes si l’on souhaite que tout se passe bien. 


Mais nous n’en sortons pas complètement perdants non plus : le travail de préparation et de recherche des informations étant déjà fait, il suffira de relancer les différents acteurs l’année prochaine, et cette fois avec une bonne longueur d’avance… 
Suite donc au prochain épisode, et bravo à tous les groupes de volontaires qui sont arrivés au bout de ces démarches !

Nous remercions Hélène Gassmann pour son témoignage qui résonne avec des démarches similaires que les groupes de volontaires Natagora ne connaissent que trop bien !

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