Memberquoi ?
Faire des membres, mais pour quoi faire ?
Depuis un certain nombre d’années, la communauté Natagora met un peu plus l’accent sur le recrutement de membres. Cette demande est reçue chez les volontaires de plusieurs manières. Certaines personnes sont enthousiastes à l’idée d’inviter les citoyennes et citoyens à rentrer dans cet élan pour la biodiversité, d’autres expriment plus de réticence.
Cette démarche de recrutement questionne, et pourtant le besoin en membres se fait sentir dans la dynamique sociétale actuelle. Explorons ce sujet en quelques lignes.
L’effet entonnoir : plus de membres = plus de volontaires
“Comment ça ? Moi, sur mon territoire, on a beaucoup de membres, pourtant nous sommes peu de volontaires.”
Effectivement, cette situation est fréquente et commune à énormément d’associations. Beaucoup expriment que ce que nous faisons est bien, mais quand il s’agit de s’engager, il y a moins de monde… Il n’y a pas de réponses faciles pour ce point, mais on peut s’intéresser à un concept qui explique bien le phénomène : l’échelle de l’engagement. Elle va de “peu engagé” (ici, être sympathisant par exemple), à “très engagé” (par exemple, être volontaire impliqué dans un comité de régionale). Lorsqu’une personne est ne serait-ce qu’un tout petit peu engagée vis-à-vis de Natagora, elle a plus de chances de s’engager davantage qu’une personne non-membre.
Ainsi, même si cela ne concerne qu’un petit pourcentage de personnes, plus nous avons de personnes à la base de cette échelle, plus nous augmentons nos chances de trouver des personnes plus impliquées, et ainsi renforcer les rangs de nos volontaires.
Chez Natagora, on observe très bien ce phénomène : la plupart des donateur·ices de Natagora sont des membres. De même, le nombre de demandes pour devenir volontaire a augmenté en corrélation avec le nombre de membres.
L'urgence de faire connaître l'état de la biodiversité au plus grand nombre
La désinformation prend de plus en plus de place dans les médias, les fake news véhiculent des discours contradictoires qui déforcent souvent les luttes sociales et environnementales. Certaines études scientifiques sont balayées à coup de populisme et de réactions émotionnelles, fréquemment utilisées par des représentants d’intérêts privés, des influences extérieures, et les partis politiques de droite et surtout d’extrême droite. Ceux-ci souhaitent bloquer certains changements nécessaires à la protection de la nature. Avoir une communauté Natagora plus large, c’est avoir plus de personnes au contact des réalités de l’état de notre biodiversité, donc une information pertinente, mieux diffusée sur notre territoire. Ce sont aussi des personnes susceptibles de contrecarrer les discours simplistes et populistes.
Le nombre, ça compte
“Oui oui, je connais, il paraît que ça a un impact sur les politiques, mais concrètement ça rime à quoi ?” C’est vrai que tout ça peut paraître flou, parfois même inutile quand on voit les mesures prises par le gouvernement. Alors, en quelques mots : Natagora, c’est une personne sur 130 qui est membre donateur sur le territoire de l'association. Le magazine Natagora se retrouve en moyenne dans un foyer sur 30 ! C’est un poids, et même s’il n’est pas toujours suffisant pour influencer les décisions politiques, il nous a déjà permis de gagner quelques batailles, comme la sauvegarde du bois d'Imberchies ou encore l'arrêt du contournement Nord de Wavre. Ces victoires auraient été impossibles si nous n’avions pas toutes ces personnes derrière nous pour porter haut et fort la voix de la nature. C’est donc un réel pouvoir que vous nous donnez en tant que membres.
Différents modes d’engagement pour différentes étapes de la vie
En fonction d’où on en est dans la vie, on n’a pas les mêmes capacités à s’engager. Certaines personnes ont du temps libre à donner (avant d'être parent, quand on part à la pension, par exemple), d'autres ont peu de temps mais un peu d’argent à donner, et peuvent avoir envie de participer à une bonne cause de cette manière. Membre, donateur, légataires, volontaires, sont autant de manières essentielles de participer à notre mission.
Une invitation, pas une obligation
Restons-en à ces quelques arguments, pour insister sur le fait que chaque volontaire, chaque groupe, reste libre d’orienter ses actions comme il le souhaite. Si vous vous sentez à l’aise avec le recrutement de membres, c’est merveilleux ; si vous ne voulez pas en entendre parler, c’est parfait aussi. L’important, c’est que cela sonne juste pour vous.
Quelques conseils
Si vous souhaitez vous lancer dans le recrutement de membres mais que vous ne savez pas par quel bout le prendre, voici quelques petits conseils pratiques pour engager des futurs membres, avec des phrases-type qui pourraient vous inspirer :
- Parler de votre expérience, avec le cœur, plus que la raison.
- Attirer l’attention : si pas d’attention, pas d’écoute
- S’intéresser et créer l’intérêt : Connaitre les points d'intérêt de la personne sur la biodiversité
- Parler des problèmes : Expliquer les problèmes de biodiversité pour comprendre pourquoi Natagora existe
- Parler des solutions : Expliquer les solutions que Natagora applique et les résultats
- Proposer de faire un geste pour la nature et pour l'association : Faire prendre conscience aux personnes que le geste est insignifiant pour eux et gigantesque pour nous
Pour aller plus en détails dans la démarche, Natagora propose un petit guide pour le recrutement de nouveaux membres.
Besoin de soutien ?
Ce ne sont que quelques conseils, mais évidemment, encourager l’engagement de nouvelles personnes dans un nouveau projet, c’est tout un métier. Cela ne s’apprend pas en cinq minutes, et il est souvent plus efficace de se former avec des personnes qui s’y connaissent. C’est pourquoi nous prévoyons d’organiser des moments de formation à ce sujet, à compter de 2026.
Vous aviez également la possibilité de faire appel à des étudiant·es pour vous aider à recruter des membres. Pour le moment, ce système est en pause, le temps que l’équipe Fundraising et Communication se renforce, mais devrait reprendre dans l’année à venir.
Nous vous tiendrons bien sûr au courant à ce sujet !
En attendant, si vous avez des questions, n’hésitez pas à envoyer un petit mail au département volontariat ou au service membres.
Crédits photos : Jean-Marie Winants, Michel Garin, Jean-Philippe Rolin, Pascal Hauteclair